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Mois : février 2022

Directeurs des Soins, une fois encore méprisés

La dernière version des projets est celle amendée par le gouvernement lui-même lors du Conseil supérieur de la fonction publique du 16 décembre 2021.

Déjà à cette période, la mise en œuvre en janvier de la nouvelle grille était techniquement impossible mais on nous promettait le 1er février 2022. Maintenant, on nous invoque un désaccord interministériel qui aurait retardé la présentation au Conseil d’Etat au 8 mars. Donc nouveau report et évidemment possibilité de modifications au texte, le passage au CE n’étant pas une « formalité ».

 Dernière péripétie d’un dossier qu’il faudra encore reprendre ?

Sujet « statutaire » important du SEGUR de la Santé, le CHFO comme bon nombre de collègues Directeurs des soins avaient nourri un espoir évident lorsque le gouvernement accepta d’intégrer le corps des DS dans le périmètre des accords du SEGUR.

Lors d’un premier échange exploratoire sur le sujet en décembre 2020, les représentants du ministère évoquaient eux-mêmes une occasion historique.

Mais ça c’était avant les discussions.

Les travaux sur la revalorisation et l‘attractivité du corps des Directeurs de soins se sont échelonnés de juin 2021 à novembre 2021.

Disons-le tout net, le CHFO n’a rien lâché des ambitions pour le corps des DS durant toute la durée des concertations et a tout tenté jusqu’au bout pour faire aboutir la reconnaissance attendue.  Notre communication intitulée « Directeurs des Soins : Objectif 1000 » illustrait fortement le sens de l’action et les besoins au sein des établissements.

Notre délégation DS a nourri les débats de ses propositions indiciaires et indemnitaires comme démographiques avec deux objectifs majeurs.

  • D’une part assurer l’attractivité du corps et la reconnaissance des collègues en les positionnant comme des « Directeurs à part entière»,
  • D’autre part « sauver » les Directeurs des soins en stoppant l’hémorragie d’un corps professionnel qui est le seul à permettre l’intégration de la culture soignante au sein de la direction de l’établissement et dont les compétences sont unanimement reconnues et indispensables à la qualité des soins dans les établissements et à la performance du système de formation paramédicale.

Des actions pesées et pensées pour considérer les Directeurs des soins.

Une fois publié et officialisé le statut rénové des cadres de santé paramédicaux, il convenait de bien situer le corps des DS.  Soit il entrait dans une considération de prolongement des cadres… ce qui est resté la vision du ministère et de ses soutiens ! Ou alors le corps des DS était considéré comme un corps de catégorie A+ et de Direction.

Les propositions du ministère pour le corps des DS ne sont pas allées au-delà du Hors échelle A. Le courage ministériel aurait voulu ici que la structuration du corps des DS se cale sur celui des DH adjoints en terme indiciaire évidement.  Cela impliquait aussi de faire évoluer les grilles des emplois fonctionnels et d’adapter significativement le régime indemnitaire de la PFR… comme de vrais « Directeurs et Directrices »

 Une détermination sans faille du CHFO

Le CHFO a mené toutes les actions et argumentations en cohérence avec ses revendications (la plateforme en faveur des DS est connue depuis au moins 2014 après le RDV manqué de textes du 7 janvier 2014 qui ont eux aussi été insuffisants pour reconnaitre légitimement les DS.) 

Si les mesures arrêtées par la DGOS contiennent incontestablement des avancées [Cf les mesures], le compte n’y est pas au regard de nos ambitions pour le corps.

Ainsi dans un deuxième temps, le CHFO et le SYNCASS ont décidé de porter une action commune pour plaider la revalorisation du statut des DS auprès du cabinet du ministre des solidarités et de la santé et également auprès du premier ministre. Les réponses n’ont pas été à la hauteur ! Il faut souligner que notre fédération Force ouvrière (FO SANTE), signataire du SEGUR, a soutenu toute notre action syndicale et a aussi mobilisé de l’énergie auprès de ministères concernés par la négociation. Elle est aussi intervenue auprès de Matignon pour ne négliger aucune piste.  Sans relâche, nous avons porté les ambitions pour aboutir.

Une naïveté qui n’a en rien aidé le sort des DS !

Il convient de reconnaitre que les actions de fin 2021 dont chacun porte la responsabilité et la liberté n’ont pas forcément aidé à la cohérence des demandes. Les directeurs des soins ont assez d’expérience pour savoir qu’après plusieurs mois de discussions conduites entre le ministère et les organisations signataires du Ségur, qui elles-mêmes avaient exposé à tous leurs revendications, il s‘agissait de rester solidaires pour peser sur l’arbitrage.

 Certains se sont donc trompés de cibles, de moment et de rôles !

Du côté syndical, laisser présenter les propositions du gouvernement comme une véritable avancée et une étape indispensable à « autre chose », qui serait déjà pré- actée… est aussi consternant !  A un moment, une communication intensive mais inexacte fait passer de la posture à l’imposture.

Une stratégie commune et des choix concertés lors du CSFPH du 16 décembre 2021.

Forts des arguments développés et convergents, le CHFO a tenu avec le Syncass CFDT à agir en totale transparence et communauté d’intérêts. Cet espace collectif était évidemment ouvert et aurait pu rassembler davantage.  Chacun a fait son choix.

Ainsi, dans la préparation du CSFPH du 16 décembre, les représentants des deux syndicats ont rédigé et proposé des amendements aux projets de textes avec comme objectif concerté de porter positivement toutes les propositions qui amélioraient le projet de texte et viendrait favoriser le sort des DS.

Le CHFO a porté 6 amendements et soutenu tous ceux déposés par le Syncass CFDT et inversement. Seule stratégie qui autorisait d’aboutir à du mieux !

Lors de ce CSFPH, le gouvernement a rejeté l’ensemble des propositions d’amendements. Ce qui illustrait fort bien sa « position de principe sur les Directeurs des Soins » dont on ne peut comprendre objectivement les fondements.

Le CHFO et le Syncass CFDT ont tenu à faire une déclaration commune auprès du CSFPH : Déclaration FO et CFDT 16 12 21

Un projet de décret rejeté en masse !

Toutes les composantes des organisations syndicales ont rejeté le texte sauf l’UNSA –SMPS.

Sa présentation au conseil d’ETAT est programmée le 08 mars prochain. Gageons que ce retard assez incompréhensible ne vienne pas lui aussi pénaliser les collègues. Une fois de plus !

Une suite indispensable

Le CHFO poursuit le combat et est mobilisé pour faire reconnaitre les Directeurs des soins comme de vrais Directeurs. Des discussions vont devoir reprendre sur les emplois fonctionnels, sur les modalités de recrutement et de formation.

Mais il faudra bien élargir le débat sur le coût d’une mesure d’intégration véritable en qualité de personnels de Direction , qui ne bousculera jamais l’ONDAM …Il suffit d’une volonté politique aussi simple qu’évidente  mais  qu’il convient apparemment d’exiger par un rapport de force  nouveau et la revivification  des arguments de fond.

C’est un enjeu pour 2022 pour le CHFO, qui est depuis l’avènement de la gestion nationale des DS en 2010, toujours resté fortement mobilisé aux côtés des collègues DS.

Le CH-FO défend les Directeurs tant pour ce qu’ils font que pour ce qu’ils sont !

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Ukraine : contre la guerre, pour la paix immédiate

Les confédérations syndicales CGT, FO, CFDT, CFTC et CFE-CGC dénoncent l’agression contre l’Ukraine décidée et mise en œuvre par le gouvernement de la Russie.

Il s’agit d’une guerre, en violation de la souveraineté d’un pays, en violation du droit international et des principes fondateurs de la Charte des nations unies.

Alors que plusieurs centaines de victimes civiles sont d’ores et déjà à déplorer, nos confédérations expriment leur soutien aux populations, travailleurs et à leurs syndicats qui sont d’ores et déjà victimes, comme elles le sont toujours lors des conflits.

Nous appelons à l’arrêt immédiat de cette agression et au retrait des troupes russes du territoire ukrainien.

Les confédérations CGT, FO, CFDT, CFTC et CFE-CGC appellent à la solidarité syndicale mondiale pour la paix immédiate.

Elles réaffirment avec force le préambule de la constitution de l’OIT (Organisation internationale du travail) affirmant qu’une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale.

 

Philippe MARTINEZ, Secrétaire général de la CGT

Yves VEYRIER, Secrétaire général FO

Laurent BERGER, Secrétaire général de la CFDT

Cyril CHABANIER, Président de la CFTC

François HOMMERIL, Président de la CFE-CGC

 

Contact :

Yves VEYRIER

Secrétaire général

Secrétariat général

: yveyrier@force-ouvriere.fr

‘ 01.40.52.86.01

DH : résultats du mouvement 2021-8 pour les emplois fonctionnels et de chefs d’établissement

La publication comportait 10 emplois fonctionnels dont 1 de groupe I, 2 de groupe II, 7 de groupe III et 2 emplois non fonctionnels.

L’instance collégiale s’est réunie le 20 janvier 2022 pour arrêter les listes de candidats présélectionnés.

Le CNG publie aujourd’hui la liste des 12 candidats retenus :

Résultats Mouvement 2021-8 Chefs d’établissements et Emplois fonctionnels DH

Les candidatures aux emplois fonctionnels et de chefs d’établissements publiés le 13 janvier seront examinées lors de l’instance collégiale du mercredi 16 mars 2022.

Le CHFO est à votre écoute pour vos projets de mobilité. N’hésitez pas à nous en faire part et à nous saisir de toute question :
permanence@chfo.org // 01.47.07.22.34

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Métiers du social et du médico-social : des annonces à décoder !

Une crise d’attractivité aigüe

Le secteur social et médico-social public souffre d’un manque de personnel, amplifié par l’absence de revalorisation financière par rapport à d’autres acteurs de santé.

Face au constat d’une « crise d’attractivité importante » et « aggravée » par la crise sanitaire, le Premier Ministre avait fait savoir dans un communiqué du 29 décembre 2021, la volonté de l’exécutif de « fixer un cap et une méthode partagés entre l’État, les départements et les partenaires sociaux, […] dans la durée, en faveur de l’attractivité, pour être au rendez-vous du niveau d’ambition qu’attendent les professionnels, nos concitoyens et leurs proches ». Le chef du Gouvernement prévoyait à ce titre de réviser « en profondeur » les conditions d’exercice des métiers, le déroulement des carrières et de moderniser les classifications et les grilles salariales. Les propositions doivent être présentées en avril 2022, en lien avec les acteurs concernés et l’Assemblée des Départements de France (ADF).

Inégalités face au SEGUR, un oubli qui sert les intérêts des Départements ?

Le Ségur de la Santé a créé une iniquité historique au sein même de la Fonction publique hospitalière, une situation intenable pour les directeurs de structures, qui a provoqué des départs vers les structures sanitaires ou les EHPAD, et asséché les recrutements. Le CHFO a régulièrement dénoncé cette injustice.

Le Premier Ministre a annoncé l’extension à « tous les professionnels de la filière socioéducative, […], nous l’espérons, dès le 1er avril prochain ». Le surcout sera supporté aux deux tiers par l’État et un tiers par les départements. Il est impératif que les revalorisations soient réelles et surtout immédiates. Le CHFO restera mobilisé pour signaler la régularisation des « nouveaux oubliés » d’une énième extension, en l’absence de généralisation du dispositif.

Dans son discours de clôture le Premier Ministre a justifié le statut des « oubliés » du SEGUR par « le résultat de l’éclatement du secteur, qui multiplie les statuts d’emploi, les structures, les employeurs, … Et de toute cette complexité naissent les oubliés ». Cette explication ne doit pas devenir le prétexte pour un transfert du bloc social et médico-social dans les compétences départementales. Récemment certains départements avaient pris l’initiative de verser 183€ à des professionnels « oubliés ». Cette générosité, tardive, ne doit pas masquer les prémisses des différences de moyens entre les Départements et le reflet d’une aggravation évidente des inégalités territoriales.

Les leviers annoncés sur l’attractivité des métiers

Le Premier Ministre a bien sûr rappelé lors de cette Conférence, les différentes réalisations du gouvernement durant le quinquennat, dont la création d’une 5ème branche de sécurité sociale par ordonnance du 01er décembre 2021. Il a souligné « l’investissement [financier] massif ». Le Premier Ministre a ensuite reconnu l’importance du rôle des professionnels qualifiant leurs interventions de « vigie de notre République sociale ». Il a souligné que « le sens de leur métier au quotidien, un métier fait d’engagement et de relation humaine, n’est pas reconnu à sa juste valeur », reprenant le concept « d’invisibles » évoqué plus tôt dans la matinée par le Ministre des Solidarités et de la Santé.

Le Gouvernement a annoncé la revalorisation salariale de tous les professionnels socio-éducatifs. L’Etat consacrera 120 millions d’€ sur 3 ans, pour la formation professionnelle et la validation des acquis de l’expérience (VAE). Un plan d’amélioration de la qualité de vie au travail est programmé avec 15 millions d’€ dédiés ainsi que des aides de la branche AT/MP. Un pan des annonces concernait naturellement la question de la négociation des conventions collectives attendue par le secteur associatif. Autre annonce en clôture de Conférence, l’installation d’ici avril 2022 d’un « Comité des métiers socio-éducatifs », qui organisera le pilotage « resserré de la bonne mise en œuvre d’un agenda ambitieux pour ces métiers ».

Les pouvoirs publics disent avoir conscience des “graves difficultés auxquelles se confrontent tous les secteurs du champ sanitaire, social et médico-social pour constituer et stabiliser leurs équipes aujourd’hui“. Mais le mystère subsiste pour relever le défi de l’attractivité d’un secteur en souffrance, où les risques de rupture dans la continuité des accompagnements sont réels. Le Premier Ministre laisse le soin aux travaux menés par le Haut Conseil du Travail Social, qui suivra la Conférence, pour jouer le rôle « d’aiguillon majeur ».

Un lien évident avec les mutations du secteur

L’attractivité ne se résume pas seulement à la question salariale, c’est aussi une question de qualité de vie au travail. Le secteur social et médico-social, comme d’autres acteurs publics, fait face aux injonctions paradoxales. Exemple, le moratoire sur les départs en Belgique alors qu’en parallèle peu de places sont créées. Les professionnels du secteur sont frustrés par les situations sans solutions et les listes d’attentes à rallonge. Ils voient leurs tâches administratives et de reporting croitre au détriment du temps de prise en charge. Le secteur aspire à un choc de simplification administrative pour renforcer son attractivité.

Le Premier Ministre a insisté sur la nécessité d’une rénovation des méthodes de la concertation sociale dans le secteur. Mais il n’a pas abordé d’autres chantiers déjà en cours (habitat inclusif, communauté 360,…), qui impactent le cœur des métiers et donc l’attractivité du secteur. Le secteur social et médico-social a conscience de la nécessité d’évoluer tant au regard des populations qu’il accompagne que du contexte socio-économique dans lequel il interagit. Le renforcement de la notion d’autodétermination des personnes en situation de handicap est reconnu. Il implique nécessairement une révision des organisations de travail en place et des modalités d’intervention actuelles. Pour un public souvent confronté à l’absence de choix, l’autodétermination ne se décrète pas, elle se construira. L’évolution doit se faire en tenant compte des droits des personnes accueillies, de l’adaptation de l’outil et des besoins de formation du personnel.

Les attentes des professionnels comme des pouvoirs publics sont conséquentes. La Conférence corrige certains oublis mais ce n’est pas l’acte fondateur d’une vision d’avenir du secteur. Le sentiment d’absence de considération, voire d’abandon trop longtemps prégnant, ne peut être effacé aussi aisément. Le secteur a trop souffert de vaines promesses. Pour lutter contre cette crise d’attractivité, il s’agira de montrer et de démontrer que ces métiers sont indispensables à la cohésion nationale. La qualité de vie au travail et les conditions d’exercice du secteur sont autant de leviers qu’il conviendra de repenser. 

Le CHFO appelle à la vigilance pour que le social et le médico-social public ne sorte pas du giron de la Fonction Publique Hospitalière.

Le CHFO défend l’unicité statutaire des directeurs pour préserver un service public de santé fort et au service de nos concitoyens.

Le CHFO exige la généralisation effective du SEGUR pour tous.

Pour en savoir plus :

 
  • Le rapport remis par Denis PIVETEAU le 15 février 2022 : consulter ici

 

  • Le discours du premier ministre en clôture de la conférence : consulter ici

DS : Avis de vacance d’emplois de conseiller pédagogique régional ou de conseillère pédagogique régionale

Deux emplois de conseiller pédagogique régional ou de conseillère pédagogique régionale sont donc proposés par l’Agence régionale de santé Occitanie, l’un sous forme de mise à disposition par le CHU de Montpellier, l’autre sous forme de mise à disposition par le CHU de Toulouse.

Ces emplois sont ouverts aux directeurs des soins hors classe. 

Le délai de candidature court jusqu’au 15 mars 2022.

Pour connaître les modalités de candidature et le contenu du dossier :

Consulter le premier avis

Consulter le second avis 

Le CHFO est à l’écoute de vos projets de mobilité;
N’hésitez pas à nous contacter :
permanence@chfo.org
Tel : 01 47 07 22 34

DH adjoint : le Centre Hospitalier d’Arles (13) recrute

Les candidatures (CV + lettre de motivation + 3 dernières évaluations) sont à adresser à Monsieur Laurent DONADILLE directeur général du CH d’Arles, laurent.donadille@ch-arles.fr

Consulter la fiche de poste de directeur délégué des Hôpitaux des portes de Camargue (Tarascon et Beaucaire), directeur des finances et des achats

Consulter la fiche de poste de directeur adjoint chargé des services numériques

DH : avis de vacance d’emplois fonctionnels du 16 février 2022

Cet avis propose 8 emplois fonctionnels, dont 3 de groupe II et 5 de groupe III : consulter l’avis.

Ce qu’il faut retenir en substance de la procédure de recrutement :

Le délai de candidature court jusqu’au 9 mars. Les candidatures reçues seront examinées lors de l’instance collégiale du 20 avril 2022 pour arrêter les listes courtes. Les choix définitifs seront communiqués par le CNG le 31 mai 2022.

L’envoi du dossier de candidature se fait uniquement par messagerie à : cng-MOBILITE.DH-CHEF-EF@sante.gouv.fr, avec copie au supérieur hiérarchique ; les documents composant le dossier sont transmis en pièces jointes au format PDF en utilisant WE TRANSFER, téléchargeable sur www.WETRANSFER.COM .

Si la publication de “l’offre d’emploi” est plus détaillée que précédemment, elle est cependant une version condensée de la fiche de poste complète. Aussi, nous vous invitons à demander les fiches de postes au CNG.

La prochaine publication d’emplois fonctionnels et de chefs d’établissements est programmée pour le 16 mars 2022.

LOI TAQUET : entre avancées et paradoxes

Une Réforme attendue par les acteurs de la protection de l’Enfance

La loi se devait de répondre à un certain nombre de problèmes soulevés à la suite d’enquêtes ou de témoignages d’anciens enfants placés, à l’image de « l’enfant de personne » téléfilm inspiré de la vie de Lyès LOUFFOK.

La loi entend améliorer la situation des enfants protégés par l’aide sociale à l’enfance (ASE) notamment en interdisant les placements à l’hôtel ou la séparation des fratries, en mettant un terme aux sorties “sèches” des dispositifs d’accompagnement à l’âge de la majorité ou en recherchant systématiquement la possibilité de confier l’enfant à une personne de son entourage avant d’envisager son placement à l’ASE. Elle tend également à moderniser le métier des assistants familiaux.

Contre la maltraitance, une définition et un référentiel unique à dimension nationale

L’article 23 appose la définition juridique de la maltraitance, une définition consensuelle qui se révèle transversale à tout le secteur social et médico-social. 

Les signalements de faits de violences se feront désormais obligatoirement sur la base d’un référentiel unique partagé. L’emploi du référentiel national d’évaluation des informations préoccupantes, mis en place par la Haute Autorité de Santé (HAS), est ainsi généralisé pour les départements.
Adrien TAQUET a rappelé que « la politique de prévention de la maltraitance […] doit être nécessairement structurée par une référence nationale commune à tous les acteurs […] on évoque souvent la nécessité de créer une culture commune entre les différentes personnes intervenant auprès des enfants. Cette remarque vaut également en matière de handicap ou de dépendance ». Les D3S apprécieront au moment où la Protection de l’Enfance quitte le giron de la FPH… Le CHFO est convaincu de la nécessité d’une dimension nationale pour déployer une politique de santé publique et lutter contre les risques d’inégalités territoriales.

Une gouvernance centralisée à rebours du sort fait aux directeurs

La loi entend également refondre la gouvernance nationale de la protection de l’enfance. Elle recherche d’une part une
meilleure coordination des instances nationales existantes, à travers la création d’un organisme national unique pour la protection de l’enfance, l’adoption et l’accès aux origines personnelles, sous forme de groupement d’intérêt public ; d’autre part avec le renforcement des services de protection maternelle et infantile dans leur rôle d’acteur pivot.

Sur l’instance unique, Adrien TAQUET a souligné « qu’il n’est pas question de remettre en cause le rôle de chef de file ni la compétence des départements. […] cette compétence en protection de l’enfance est davantage partagée que décentralisée, puisque s’y inscrivent des problématiques de santé, d’éducation nationale ou de décision judiciaire, autant de domaines qui concernent pour le moins l’État ». Le Gouvernement confirme la nécessité d’une gestion nationale pour éviter l’aggravation des inégalités géographiques, fruit de la décentralisation, de surcroit lorsque s’imbriquent des questions globales de Santé, d’Education ou encore de Justice. Ces cas de figure sont répandus dans l’accompagnement de personnes âgées ou en situation de handicap. Cette vision ministérielle vient renforcer l’analyse du CHFO sur l’inopportunité de transférer aux Départements le bloc social et médico-social.

Le rôle des départements conforté, malgré des carences relevées

A l’heure où les annonces de contrôles et autres inspections se multiplient à la suite des révélations du scandale ORPEA, désormais le Président du Conseil Départemental publiera annuellement un rapport sur la gestion des établissements, qui recensera notamment les évènements indésirables graves.

Lors du débat en séance publique, le rapporteur du Sénat a insisté sur le fait qu’il faut « absolument contrôler les établissements beaucoup plus fortement que l’on ne le fait. Toutefois, ce contrôle existe déjà : c’est le rôle de l’ASE et des départements que de contrôler suffisamment les établissements. Il est vrai que ce contrôle n’est pas réalisé correctement dans tous les départements ». Le cadre légal renforce la place des départements dans la lutte contre la maltraitance au sein du secteur social et médico-social, mais en rappelant aussi qu’un cadre préexistait et qu’il n’était pas uniformément appliqué.

Adrien TAQUET a rappelé que « sauf erreur de ma part, les Observatoires Départementaux ont été créés par la loi de 2007 réformant la protection de l’Enfance. Quand j’ai été nommé, il n’y en avait pourtant qu’une quarantaine de créés, ce qui signifie que soixante départements environ ne respectaient pas la loi ». Concrètement le fait de céder aux sirènes
de l’Association des Départements de France (ADF) portera l’estocade finale aux D3S. Les Départements ne sont pas une garantie d’application immédiate d’un cadre légal et malgré un pouvoir avéré, rien ne garantit que le renforcement de leur rôle donne lieu à la fin des abus et faits de maltraitance, comme l’ADF le laisse entendre.

Incidences immédiates pour les établissements et services médico-sociaux

Tous les établissements sociaux ou médico‑sociaux devront définir une politique de lutte contre la maltraitance et désigner une autorité tierce à l’établissement, vers laquelle les personnes accueillies pourront se tourner en cas de difficultés et autorisé à visiter l’établissement à tout moment.

La loi modifie l’article L311-8 du Code de l’action sociale et de la famille (CASF), qui prescrit la rédaction d’un projet d’établissement ou de service, en stipulant désormais « ce projet précise également la politique de prévention et de lutte contre la maltraitance mise en œuvre par l’établissement ou le service, notamment en matière de gestion du personnel, de formation et de contrôle ».

La loi impacte également l’article L312-4 du CASF qui définit le périmètre des schémas départementaux de l’organisation sociale et médico-sociale. Un 6ème alinéa est ajouté qui leurs confie la définition de la stratégie de prévention des risques de maltraitance dans les établissements. Le CHFO ne peut que se féliciter de le voir inscrit, cela semble tomber à point nommé compte tenu de l’actualité.

A noter, les contrôles des antécédents judiciaires de tous les professionnels et bénévoles intervenant auprès des enfants dans des établissements pour mineurs seront rendus systématiques.

Les réponses aux demandes du CHFO

Le CHFO avait saisi les sénateurs pour proposer des amendements sur ce texte (Cf notre courrier du 18 octobre 2021). Le CHFO avait insisté auprès des parlementaires sur la nécessité de prendre en compte la santé globale des enfants protégés, définie par l’Organisation Mondiale de la Santé comme « un état de complet de bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». L’amendement n°259 (Aperçu de l’amendement) déposé par les Sénateurs sur l’article 5, correspondait à la demande initiée par le CHFO. L’amendement a été rejeté. Le Gouvernement privilégie un de ses amendements, le n°354, où la définition de la maltraitance figure désormais comme un des principes généraux guidant l’action sociale et médico-sociale dans le CASF. Ce qui ne correspond pas à l’attente initiale et souligne le manque d’envergure de la loi sur cet aspect.

Le CHFO était allé plus loin en demandant également l’ajout d’une disposition dans la Loi pour garantir une formation avec un socle national commun à l’ensemble des professionnels impliqués dans la Santé de l’Enfant, s’appuyant sur les
recommandations de bonnes pratiques professionnelles de la HAS. Sur cette seconde proposition, Adrien TAQUET a reconnu que cette loi soulevait bien la question des pratiques professionnelles et que d’autres outils étaient sans doute nécessaires, précisant toutefois « l’un n’empêche pas l’autre. Placer en tête de chapitre un vocabulaire partagé qui servira de référence commune à l’ensemble des travailleurs sociaux et du public dans les champs du social, du médico-social, de la dépendance, du handicap et de la protection de l’Enfance aura, selon moi, son utilité, qui ne sera pas uniquement d’ordre symbolique ». Adrien TAQUET a précisé que la future instance de gouvernance « aura pour mission parmi d’autres d’assurer la formation continue, notamment des professionnels de la protection de l’Enfance, portant en particulier sur ce référentiel de la HAS d’évaluation des situations de dangers ». Répondant ainsi partiellement à la demande du CHFO mais confirmant la nécessité d’harmoniser les pratiques professionnelles à un échelon national.

La loi du 7 février 2022 ne sera certes pas considérée comme fondatrice mais plutôt technique. Certaines de ses avancées soulignent la contradiction forte avec la discussion parallèle de la loi 3DS (si l’on peut parler de discussion) : nécessité de cohérence nationale, cohésion nécessaire des pratiques pour le bloc social et médicosocial.

Le CHFO est convaincu que le transfert des directeurs par détachement va accroître la crise de gouvernance des établissements et qu’il faudra revenir dessus.

Notre bataille pour l’unité et l’unicité des directeurs de la FPH est cruciale pour faire obstacle au démembrement.

Une nouvelle réforme dans le dos des ordonnateurs hospitaliers ?

 Au nom de la modernisation de l’action publique, il est envisagé de supprimer la responsabilité personnelle et pécuniaire des comptables et de renforcer le régime de responsabilité des ordonnateurs jugé « trop restreint et souffrant de délais excessifs ».

La rupture de l’équilibre antérieur Ordonnateur / Comptable est bien réelle. Même s’il est affiché le principe de ne mettre en cause que pour des préjudices graves, il demeure que l’intention est bien de mettre en cause plus souvent et plus rapidement. Ainsi la combinaison de cette réforme avec par exemple la loi Rist sur l’intérim médical peut avoir l’effet d’une bombe paralysante !

On parle donc pour l’avenir d’amendes pécuniaires calculées en fonction de la rémunération de l’agent, et de « sanctions managériales » sous la forme d’interdiction de la fonction d’ordonnateur. Et bien sûr, il est prévu d’interdire le système de cautionnement qui assurait jusqu’à présent les comptables. La réforme mécontente aussi les comptables publics, qui ont bien vu le risque de cumul entre sanctions juridictionnelles et sanctions managériales, reprenant ainsi une préconisation du rapport Bassères : “une plus grande responsabilisation des gestionnaires publics suppose que soient plus largement mobilisés les leviers d’incitation et de sanction managériales soient plus largement mobilisés”.

Le nouveau régime de responsabilité s’appliquerait à tous les agents exerçant des fonctions d’ordonnateur ou de comptable, qu’ils soient fonctionnaires, contractuels de droit public. En revanche, il ne concerne pas les ministres ni les élus locaux, à la différence des membres de leurs cabinets et des directeurs d’administration.

Sera ainsi passible d’une sanction l’agent qui, “par une faute grave ayant causé un préjudice financier significatif”, aura “enfreint les règles relatives à l’exécution des recettes et des dépenses ou à la gestion des biens” des administrations, ou encore celui qui aura “approuvé” ces décisions “comme tutelle” desdites administrations. Certaines fautes spécifiques sont également visées dans le nouveau régime de responsabilité, comme la gestion de fait ou le défaut de visa du contrôleur budgétaire. 

Quant au caractère “significatif” du préjudice financier, le projet d’ordonnance précise que celui-ci sera “apprécié en tenant compte de son montant au regard du budget de l’entité ou du service relevant de la responsabilité du justiciable”. Pas plus de précisions, d’où l’importance de la jurisprudence future sur cette responsabilité des gestionnaires qui viendra affiner la notion de préjudice “significatif” comme celle de faute “grave”. 

S’agissant des sanctions prévues par le nouveau régime de responsabilité, le projet d’ordonnance acte la mise en place d’un dispositif de sanctions graduées selon les infractions commises. Le juge financier pourra ainsi prononcer des amendes plafonnées à six mois de rémunération ou à un mois en cas d’infraction “formelle” 

Outre ces amendes, le gouvernement met également l’accent sur les sanctions managériales qui pourraient être prononcées, comme un non-renouvellement de contrat ou encore la suppression de la part variable de rémunération

Après l’instauration de la certification des comptes qui ponctionne chaque année des montants importants versés à des cabinets privés, c’est une étape de plus du démantèlement du dispositif comptable public de nos établissements. A quand la prochaine phase de transfert de charges ?

Le contrôle du bon usage des deniers publics est une obligation constitutionnelle incontestable. Une réforme du dispositif ne doit pas se faire au détriment des établissements et de leurs directeurs.

Le projet d’ordonnance doit être présenté le 17 février au Conseil commun de la fonction publique. Aucune concertation avec les syndicats représentatifs des directeurs n’a été organisée !

Le CHFO demande à notre ministère d’assurer leur protection et de ne pas charger encore plus la barque !

Directeur/trice de l’Institut du Management à l’EHESP de Rennes (35)

Consulter la fiche de poste

L’Institut du Management (IdM) est l’un des 4 départements d’enseignement, de recherche et
d’expertise de l’EHESP. Il a vocation à accompagner les mutations des secteurs sociaux, médico-sociaux et sanitaires comme celles qui concernent l’offre de soins primaires. A ce titre, il contribue aux formations initiales et continues des services de l’Etat et de ses opérateurs
ainsi que celles des institutions du champ social, médico-social et sanitaire.

Placé(e) sous l’autorité directe du directeur de l’EHESP, le directeur(trice) de l’institut du
Management est membre du comité de direction de l’Ecole.
Il(Elle) a en charge à titre principal d’assurer le pilotage et le développement de l’institut dans le cadre
de la politique de formation, de recherche et d’expertise de l’EHESP.

L’EHESP nous informe que le recrutement peut se faire par voie directe sur la base d’un contrat de droit public, mais aussi par contrat de mise à disposition avec l’institution d’origine du candidat retenu ou par détachement.

Date limite d’envoi des candidatures : 14 mars 2022. 

Une lettre de motivation avec référence et CV détaillé sont à adresser :

– soit par e-mail : ehesp-224162@cvmail.com 

– soit par courrier à Monsieur Le Directeur de l’EHESP Avenue du Professeur Léon Bernard – CS 74312 35043 Rennes cedex. 

Pour plus de renseignements administratifs, vous pouvez contacter Madame Marine HAMELIN Marine.hamelin@ehesp.fr 

Pour les candidats présélectionnés les auditions se dérouleront le jeudi 31 mars 2022.

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