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Mois : janvier 2020

140 M€ pour la psychiatrie, est-ce la fin de la stigmatisation ?

Le 23 janvier, la ministre de la santé annonce un engagement d’augmentation d’au moins 140 millions d’euros des dotations annuelles de psychiatrie en 2020, soulignant que c’est la hausse la plus importante depuis 10 ans.

Cette annonce positive est aussi la confirmation du système de défaveur appliqué à la psychiatrie depuis trop longtemps, avec une évolution systématiquement inférieure à celle de l’ONDAM, système qui s’est poursuivi en 2018 et 2019, malgré les bonnes intentions de la feuille de route santé mentale.

Pour 2020, ce n’est pas gagné :  140M€, cela représente environ 1,55% des DAF de 2019, loin de l’ONDAM à 2,4%. Il faut donc au moins 215 M€ d’évolution des DAF PSY pour ne pas continuer à creuser l’écart avec les autres champs d’activités.

Lors de son Assemblée Générale d’octobre 2019, le CHFO a adopté  18 propositions pour sortir de l’état d’urgence et de la stigmatisation. La première d’entre elles consiste à Indexer le financement de la psychiatrie sur le taux d’évolution de l’ONDAM, avec un effort de rattrapage.

Ce besoin de rattrapage est également souligné récemment par la FHF.

La réforme du financement de la psychiatrie est annoncée pour 2021 et il n’est pas possible de perdre une année de plus. Les innovations et appels à projets sont bienvenus mais la réduction des délais d’attente, l’intervention précoce et la vraie diffusion des programmes de réhabilitation interdisent de continuer à rogner les moyens de base !

Prenez connaissance des propositions CHFO pour la psychiatries du CHFO octobre 2019 et n’hésitez pas à apporter votre contribution à sa commission thématique :

    01 47 07 22 34 (permanence)

Les directeurs de la FPH encore malmenés par le gouvernement !

Les directeurs de la FPH encore malmenés par le gouvernement !

En lien avec la loi de transformation de la fonction publique, une réforme des modalités d’accès aux emplois de direction de la fonction publique hospitalière a été décidée par le gouvernement. Sans aucun bilan, sans concertation, en dépit des engagements pris, elle supprime les procédures en vigueur pour l’accès aux emplois fonctionnels et de chefs DH et D3S, pour leur substituer des modalités injustifiées et inadaptées à la singularité des établissements et au niveau de responsabilité de leurs directeurs. Il s’agit d’une menace sans précédent.

 

Une réforme menée au pas de charge, au mépris du dialogue social

Un projet de texte vient d’être transmis le samedi 25 janvier aux syndicats de directeurs de la FPH siégeant dans les comités de sélection. La diffusion aux membres de la commission des statuts du Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière a été faite lundi 27 janvier, en vue d’un examen le 28 janvier, avant que le Conseil supérieur, saisi, se prononce. Rien ne justifie cette précipitation irrespectueuse.

Ce projet, inspiré des règles d’accès aux emplois de direction de l’État, réformées par le décret n°2019-1594 du 31 décembre 2019, supprime les comités de sélection incluant des représentants des directeurs pour lui préférer un mode de recrutement à la main de l’État. Il s’ajoute à la suppression, au 1er janvier 2020, de la consultation des commissions administratives paritaires en fin de procédure de nomination. Ni l’avis, ni même l’information des représentants des directeurs, relégués, ne sont plus prévus.

Le projet abroge les décrets statutaires d’emplois fonctionnels DH (décret n°2005-922 du 2 août 2005) et D3S (décret n°2012-738 du 9 mai 2012) et ceux relatifs aux procédures de sélection aux emplois fonctionnels et de direction (décrets n°2010-261, 2010-263 et 2010-265 du 11 mars 2010). Ceci supprime la limite existante au recrutement de contractuels sur les emplois de direction. Les compétences et l’engagement de tous les collègues sont ainsi gravement remis en cause.

 

Une réforme menée sans bilan de l’existant, qui balaye le dialogue social

Le droit en vigueur prévoit, pour chacun des corps de directeurs d’hôpital et de directeurs d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux, l’avis d’un comité de sélection de dix membres, comprenant des représentants de l’administration (6 dont le président et la FHF) et des syndicats de directeurs (4). Ces comités émettent un avis pour l’agrément des candidats aux emplois fonctionnels et/ou la constitution des listes de sélection à ces emplois et aux autres emplois de chefs d’établissements. L’accès de non fonctionnaires, possible depuis la loi HPST, est limité par un plafond de 10% des emplois, non atteint.

La réforme, imposée sans concertation, ni bilan, traduit la volonté gouvernementale d’élargir sans plus de limite les emplois aux non fonctionnaires et de supprimer la consultation des représentants des directeurs :

  • Une absence de respect de sa parole, qui en dit long sur le peu d’égards pour les directeurs. Alors que les procédures actuelles sont issues de protocoles d’accord signés avec le gouvernement, la remise en cause unilatérale et injustifiée de leurs contenus par l’État est un déni du dialogue social. Les directeurs, comme d’autres, méritent mieux que cette méthode expéditive et brutale.
  • Une absence de tout bilan, qui en dit long sur les choix actuels dans les politiques publiques.  Alors que tous les intervenants impliqués dans les procédures actuelles reconnaissent qu’elles permettent des choix objectivés, il est mis fin à des modalités qui reposent sur des principes discutés et validés par l’expérience.
  • Une absence de garantie d’impartialité dans l’instance collégiale prévue par le futur décret. En fixant une composition restreinte écartant les représentants des directeurs, c’est l’assurance d’un examen à partir de critères concertés et objectifs de parcours et d’expérience qui est refusée. Sinon, pourquoi écarter les représentants des directeurs des procédures de sélection ?

La réforme privera les collègues de l’appui utile de leurs représentants, dans un contexte difficile, alors que les changements en cours appellent plus de conseils de carrière entre pairs. Cette mission syndicale, qui participe positivement à la fluidité de la gestion nationale des corps de direction, ne sera plus guère possible sans l’accès aux dossiers et s’ajoutera à la suppression de la consultation de la CAPN.

 

Une réforme menée sans considération des risques, qui ignore nos spécificités

Le versant hospitalier connaît des spécificités fortes, qui le distinguent des services de l’État, en particulier l’autonomie juridique des établissements, dont les directeurs sont les représentants légaux. Il ne s’accommode pas d’une logique de gestion uniforme, qui peut valoir pour les administrations centrales et les services extérieurs de l’État, mais est inadaptée pour la fonction publique hospitalière.

Par des critères de recrutement connus, élaborés et maîtrisés nationalement, les procédures d’accès aux emplois doivent préserver une autonomie envers les ARS et les DDCS et permettre d’assurer le nécessaire contrepoids aux influences locales dans les choix de recrutements, pour privilégier des candidatures sur les seules considérations de leurs compétences. L’avis d’un comité de sélection de composition pluraliste est précieux pour garantir la neutralité et l’impartialité.

 

Les syndicats de directeurs protestent fermement contre la dénaturation de leur gestion nationale. Ils opposent un refus catégorique à une réforme inutile et non concertée qui, sans bilan, ni objectifs clairs, met à mal les principes en vigueur, qui ont fait la preuve de leur efficacité. Ils réclament que la révision des textes décidée par l’État ne se solde pas par cette régression, et maintienne les comités de sélection existants. Les établissements de la fonction publique hospitalière n’ont pas besoin de cette fragilisation supplémentaire.

Emplois supérieurs hospitaliers : la généralisation des emplois discrétionnaires !

Le sentiment général : Une attaque sans précédent !

Le projet actuel  donne pouvoir au Directeur général du CNG « d’écarter toute candidature qui, de manière manifeste, ne correspond pas au profil recherché pour l’emploi à pourvoir, au regard notamment des qualifications, des compétences attendues et de l’expérience professionnelle acquise ».

Le projet confie l’élaboration de la shortliste à une instance collégiale d’au moins 3 personnes dont la composition serait fixée par le DG du CNG.

C’est ainsi qu’est conçu désormais le respect de l’égal accès aux emplois !

Dans le même temps l’ouverture aux contractuels serait étendue aux emplois d’adjoints DH fonctionnels. Le plafond de 10% de nominations de contractuels sur les emplois DH et D3S serait supprimé, la possibilité de prolongation exceptionnelle de 2 ans sur emploi fonctionnel supprimée, etc.

Depuis plusieurs mois, dans la foulée de la loi fonction publique, c’est un véritable tapis de « bombes réglementaires » qui nous est envoyé, avec des textes préparés et examinés au pas de charge, sur le recours aux contractuels, sur la réduction du rôle des CAP, sur l’évaluation, sur la rupture conventionnelle…

Dans cette précipitation, la fonction publique hospitalière est considérée comme quantité négligeable malgré les discours compassionnels sur la crise de nos établissements. Nous avons le droit à la même méthode pour la réforme des retraites, ce que souligne le Conseil d’Etat, ce que dénonce la CNRACL dont le CA rejette le projet.

Mais si l’on ajoute les administrations provisoires en série, les stop and go sur la gouvernance, il va de soi qu’il ne s’agit plus d’une question de méthode mais bien d’une volonté d’humiliation et de mise au pas.

 

Il faut dire les choses clairement :  la mise en cause du statut et des collègues comme la négation de la place légitime des organisations syndicales représentatives ne sont pas entendables. Cela relève du Casus Belli et nous la combattons avec la plus grande force. Il faut revenir d’urgence à des modes de travail en collectif, plus adaptés et respectueux.

Nous venons de porter de message au niveau du ministère, en en demandant expressément le relais aux plus hautes autorités de l’ETAT.

Le CHFO s’oppose à ce nouveau coup bas et une réaction de l’ensemble des corps de direction s’impose pour dire stop !

Cela justifie que nous prenions pleine part à toute initiative collective en ce sens.

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